Réflexions d’après Brexit (2) : La révolution néo-libérale

À la fin de la seconde guerre mondiale, la droite était politiquement sur la défensive. L’Union soviétique avait payé un lourd tribut à la lutte contre le nazisme ; en France, le parti communiste portait le surnom glorieux de « parti des fusillés » et le rapport de forces penchait en faveur du monde du travail. Les luttes d’indépendance se développaient dans les colonies, la Chine de Mao représentait un espoir concret pour le Tiers-Monde dont les masses, elles aussi, avaient payé le prix de la guerre dans les armées des colonisateurs. Dans ce contexte, la droite s’est réorganisée, elle a travaillé dans l’ombre, mais d’arrache-pied, à la reconquête intellectuelle et politique, pendant trois décennies. Il s’agissait de reconquérir les esprits et de préparer le terrain politique. L’aboutissement de cette reconquête, c’est l’Amérique de Reagan (1981-1990), la Grande-Bretagne de Thatcher (1979-1990) et le Chili de Pinochet (1973-1990). Pour mettre en place cette «...